# HG changeset patch # User ymh@caf4f556-3d62-0410-8435-a86758001935 # Date 1236787236 0 # Node ID 65c29551d5b718d3fdc16b3d99d57abf446094a9 # Parent ddc8682975c6ed56008e9b3a280eccb198fad05e Correct encoding diff -r ddc8682975c6 -r 65c29551d5b7 web/privatedoc/infojugement.htm --- a/web/privatedoc/infojugement.htm Wed Mar 11 15:30:41 2009 +0000 +++ b/web/privatedoc/infojugement.htm Wed Mar 11 16:00:36 2009 +0000 @@ -1,16 +1,16 @@
- Résumé : + Résumé : - Le séminaire interrogera la question du jugement qui est au coeur des préoccupations de l'IRI en se donnant, dans un premier temps, un objet circonscrit : -tenter danalyser la différence entre le jugement de goût, qui est supposé qualifier depuis les modernes la position de spectateur, et les jugements qui se forment chez des -praticiens de la scène pendant le jeu.
-Dans ce but, on se propose de réfléchir sur des textes ou sur des pratiques qui ont voulu développer lidée dun théâtre fait pour ceux qui le jouent : théâtre -imaginé non pas pour le bénéfice ou le plaisir des spectateurs appelés à le voir, mais dont la raison dêtre principale se cherche dans leffet à produire chez les acteurs qui -(se) le présentent. On pense en particulier au théâtre pédagogique des Jésuites, dont la représentation nétait pas exclue mais qui se donnait comme finalité principale de -contribuer à la formation (morale, théologique, humaine) des acteurs amateurs, au sens moderne du mot; aux fictions diderotiennes dun théâtre sans spectateurs ; au -théâtre didactique de Brecht, parfois interdit à la représentation publique, et ne valant que comme exercice pour les comédiens ; aux exercices de Grotowski et de ses + Le séminaire interrogera la question du jugement qui est au coeur des préoccupations de l'IRI en se donnant, dans un premier temps, un objet circonscrit : +tenter danalyser la différence entre le jugement de goût, qui est supposé qualifier depuis les modernes la position de spectateur, et les jugements qui se forment chez des +praticiens de la scène pendant le jeu.
+Dans ce but, on se propose de réfléchir sur des textes ou sur des pratiques qui ont voulu développer lidée dun théâtre fait pour ceux qui le jouent : théâtre +imaginé non pas pour le bénéfice ou le plaisir des spectateurs appelés à le voir, mais dont la raison dêtre principale se cherche dans leffet à produire chez les acteurs qui +(se) le présentent. On pense en particulier au théâtre pédagogique des Jésuites, dont la représentation nétait pas exclue mais qui se donnait comme finalité principale de +contribuer à la formation (morale, théologique, humaine) des acteurs amateurs, au sens moderne du mot; aux fictions diderotiennes dun théâtre sans spectateurs ; au +théâtre didactique de Brecht, parfois interdit à la représentation publique, et ne valant que comme exercice pour les comédiens ; aux exercices de Grotowski et de ses continuateurs.
-Dans un deuxième temps, le séminaire tentera dutiliser les acquis de cette analyse pour aborder plus largement les questions liées au jugement : concepts, -appareils, programmation, pratiques critiques dans le but de contribuer de façon plus directe à la préparation du colloque sur le jugement prévu pour décembre 2007.
+Dans un deuxième temps, le séminaire tentera dutiliser les acquis de cette analyse pour aborder plus largement les questions liées au jugement : concepts, +appareils, programmation, pratiques critiques dans le but de contribuer de façon plus directe à la préparation du colloque sur le jugement prévu pour décembre 2007.
Résumé : -Cet atelier s'inscrit dans le cadre des recherches de l'IRI sur les appareils critiques et bénéficie des travaux déjà entrepris -sur le cinéma dans le cadre de l'Atelier Regards signés. L'atelier aborde la question de l'annotation de textes en partant -d'enregistrements de conférences et séminaires organisés par le DDC/Forum de société/Revues parlées ou plus récemment par l'IRI. +
Résumé : +Cet atelier s'inscrit dans le cadre des recherches de l'IRI sur les appareils critiques et bénéficie des travaux déjà entrepris +sur le cinéma dans le cadre de l'Atelier Regards signés. L'atelier aborde la question de l'annotation de textes en partant +d'enregistrements de conférences et séminaires organisés par le DDC/Forum de société/Revues parlées ou plus récemment par l'IRI.
\ No newline at end of file diff -r ddc8682975c6 -r 65c29551d5b7 web/privatedoc/infomodernite.htm --- a/web/privatedoc/infomodernite.htm Wed Mar 11 15:30:41 2009 +0000 +++ b/web/privatedoc/infomodernite.htm Wed Mar 11 16:00:36 2009 +0000 @@ -1,36 +1,36 @@ -Sous la direction de Pierre-Damien Huyghe, philosophe Paris I Panthéon-Sorbonne
+Sous la direction de Pierre-Damien Huyghe, philosophe Paris I Panthéon-Sorbonne
abstract : -
Le Centre Pompidou fêtera son trentième anniversaire en 2007 et il organisera à cette occasion un colloque : MODERNITÉS / Postmodernités, hypermodernités, -antimodernités.
-La naissance du Centre Pompidou, consécutive aux mouvements sociaux de 1968, voulut être une affirmation exemplaire de la modernité française. Ce qui veut dire -aussi que 1968 fut ainsi interprété comme un refus de la modernité.
-Qu'en est-il aujourd'hui de la modernité du Centre Pompidou, et au Centre Pompidou ? Qu'en est-il de la modernité aujourd'hui en général, et dans le monde entier ? +
Le Centre Pompidou fêtera son trentième anniversaire en 2007 et il organisera à cette occasion un colloque : MODERNITÉS / Postmodernités, hypermodernités, +antimodernités.
+La naissance du Centre Pompidou, consécutive aux mouvements sociaux de 1968, voulut être une affirmation exemplaire de la modernité française. Ce qui veut dire +aussi que 1968 fut ainsi interprété comme un refus de la modernité.
+Qu'en est-il aujourd'hui de la modernité du Centre Pompidou, et au Centre Pompidou ? Qu'en est-il de la modernité aujourd'hui en général, et dans le monde entier ? En quoi fait-elle ou ne fait-elle pas tout autrement question qu'en 1977 ?
-Limportance de ce colloque oblige à un travail préparatoire en amont. Celui-ci prendra la forme dun séminaire dont la conduite a été confiée à Pierre-Damien Huyghe, -qui précise dans ces quelques lignes son propos| :
+Limportance de ce colloque oblige à un travail préparatoire en amont. Celui-ci prendra la forme dun séminaire dont la conduite a été confiée à Pierre-Damien Huyghe, +qui précise dans ces quelques lignes son propos| :
-«| Caractériser la phase historique où nous nous trouvons à l'aide de termes comme «| post-moderne » ou « post-industriel » ne nous aide pas fondamentalement à -comprendre et à repérer ce qui se passe. La réception et l'usage de ces termes donne tout de même une indication sur le fait que nous ne pouvons plus considérer le « moderne » -et l'« industriel » comme allant de soi. Faut-il que nous revenions définitivement sur les illusions du progrès ? N'avons-nous pas plutôt affaire à une sorte de mise à nu de la -modernisation, à son « désenchantement » ? Autre hypothèse encore : est-ce la nature même des processus en cours qui change de registre ? Ou qui se déplace ? Le processus -industriel contemporain qui se dé-localise et se re-localise, qui change d'objets et de domaines de valorisation n'est-il pas lui-même aujourd'hui « déplacé » et incapable -d'organiser la « sociation » ?
+«| Caractériser la phase historique où nous nous trouvons à l'aide de termes comme «| post-moderne » ou « post-industriel » ne nous aide pas fondamentalement à +comprendre et à repérer ce qui se passe. La réception et l'usage de ces termes donne tout de même une indication sur le fait que nous ne pouvons plus considérer le « moderne » +et l'« industriel » comme allant de soi. Faut-il que nous revenions définitivement sur les illusions du progrès ? N'avons-nous pas plutôt affaire à une sorte de mise à nu de la +modernisation, à son « désenchantement » ? Autre hypothèse encore : est-ce la nature même des processus en cours qui change de registre ? Ou qui se déplace ? Le processus +industriel contemporain qui se dé-localise et se re-localise, qui change d'objets et de domaines de valorisation n'est-il pas lui-même aujourd'hui « déplacé » et incapable +d'organiser la « sociation » ?
-Nous avons à comprendre une situation véritablement complexe. Le moderne, certes, gagne des espaces. Mais pas de façon univoque. Il est exigé dans certaines de ses -formes, refusé pour d'autres, critiqué par certains aspects. Le propos du séminaire sera, avant toute affirmation concernant les singularités de notre époque, d'en mettre en -question le principe même. Nous présupposerons paradoxalement que, s'il existe différentes phases, époques ou états de l'avancée du moderne dans le monde, il existe aussi une -sorte de constance de cette avancée. Il y a des répétitions. Etudiant ces répétitions, empruntant à des strates historiques à des champs variés (sciences, techniques, arts mais -aussi politique, économie, urbanité), nous dégagerons l'idée que la modernisation est un processus une poussée des conditions sociales par les techniques qui manque à la -figuration et à la représentation. Cette affaire touche à la possibilité même du politique.
+Nous avons à comprendre une situation véritablement complexe. Le moderne, certes, gagne des espaces. Mais pas de façon univoque. Il est exigé dans certaines de ses +formes, refusé pour d'autres, critiqué par certains aspects. Le propos du séminaire sera, avant toute affirmation concernant les singularités de notre époque, d'en mettre en +question le principe même. Nous présupposerons paradoxalement que, s'il existe différentes phases, époques ou états de l'avancée du moderne dans le monde, il existe aussi une +sorte de constance de cette avancée. Il y a des répétitions. Etudiant ces répétitions, empruntant à des strates historiques à des champs variés (sciences, techniques, arts mais +aussi politique, économie, urbanité), nous dégagerons l'idée que la modernisation est un processus une poussée des conditions sociales par les techniques qui manque à la +figuration et à la représentation. Cette affaire touche à la possibilité même du politique.
-Nous procéderons en trois temps. Nous nous demanderons d'abord si une société et une culture « modernes » peuvent être autre chose qu'une société et une culture « -déplacées » par les modalités des inventions qui s'y produisent. Quelles sont les formes de cette inventivité, les sources et les procédures de ce déplacement ? Nous nous -attacherons ensuite à définir quelques champs et formes des affects modernes de l'esprit, notamment ceux de la violence et de la mémoire. Nous nous intéresserons à -l'élaboration de ces affects dans les champs de l'économie et de la politique. Enfin, toutes ces propositions constituant essentiellement des hypothèses à discuter, nous -chercherons à en organiser la critique possible en les soumettant à l'examen des participants et de quelques invités. Une procédure de travail commun et « d'intelligence -collective » passant par l'enregistrement, l'annotation et la publication sur site web des séances sera mise en place.| »
\ No newline at end of file +Nous procéderons en trois temps. Nous nous demanderons d'abord si une société et une culture « modernes » peuvent être autre chose qu'une société et une culture « +déplacées » par les modalités des inventions qui s'y produisent. Quelles sont les formes de cette inventivité, les sources et les procédures de ce déplacement ? Nous nous +attacherons ensuite à définir quelques champs et formes des affects modernes de l'esprit, notamment ceux de la violence et de la mémoire. Nous nous intéresserons à +l'élaboration de ces affects dans les champs de l'économie et de la politique. Enfin, toutes ces propositions constituant essentiellement des hypothèses à discuter, nous +chercherons à en organiser la critique possible en les soumettant à l'examen des participants et de quelques invités. Une procédure de travail commun et « d'intelligence +collective » passant par l'enregistrement, l'annotation et la publication sur site web des séances sera mise en place.| »
\ No newline at end of file diff -r ddc8682975c6 -r 65c29551d5b7 web/privatedoc/infopratique.htm --- a/web/privatedoc/infopratique.htm Wed Mar 11 15:30:41 2009 +0000 +++ b/web/privatedoc/infopratique.htm Wed Mar 11 16:00:36 2009 +0000 @@ -1,149 +1,149 @@- Résumé : -
Ce nouveau séminaire + Résumé : +
Ce nouveau séminaire
aura pour objet l’articulation de la pratique artistique et du jugement
-critique. Il prendra appui sur un séminaire engagé en 2006 à Paris
-X, consacré aux impasses formalistes auxquelles s’est confronté
-l’art conceptuel et néo-conceptuel. En nous appuyant sur les écrits
-de Jeff Wall, nous avions étudié comment l’interrogation de l’institution
-par les pratiques conceptuelles et néo-conceptuelles de l’art avaient
-succombé à une institutionnalisation de ces pratiques, et un mouvement
-de retour à des positions formalistes plus ou moins explicites, et,
-par voie de conséquence, au renforcement de la lecture greenbergienne
+critique. Il prendra appui sur un séminaire engagé en 2006 à Paris
+X, consacré aux impasses formalistes auxquelles s’est confronté
+l’art conceptuel et néo-conceptuel. En nous appuyant sur les écrits
+de Jeff Wall, nous avions étudié comment l’interrogation de l’institution
+par les pratiques conceptuelles et néo-conceptuelles de l’art avaient
+succombé à une institutionnalisation de ces pratiques, et un mouvement
+de retour à des positions formalistes plus ou moins explicites, et,
+par voie de conséquence, au renforcement de la lecture greenbergienne
de l’histoire de l’art moderne.
Ces
-analyses nous ont amené à reposer l’importance pour l’art, pour
-sa production comme pour sa réception, de la notion d’expérience
-sans contenu. « L’expérience esthétique nous forme, modifie nos
+analyses nous ont amené à reposer l’importance pour l’art, pour
+sa production comme pour sa réception, de la notion d’expérience
+sans contenu. « L’expérience esthétique nous forme, modifie nos
sentiments et nous transforme : c’est pourquoi, selon Kant, on a besoin
-d’art ». (Jeff Wall, Ecrits et entretiens, p.29). La critique doit
-passer « par » nous, si nous voulons en devenir les agents. Ce que Kant
-appelle « jugement » dans la Troisième Critique est l’appréciation
-« sentimentale » de cette formation par l’expérience esthétique.
-L’exercice du jugement s’oriente à partir du « jeu des facultés »
-et suppose que ce jeu puisse être appréhendé dans ses accords comme
-dans ses désaccords, comme plaisir ou comme déplaisir. Mais cette
-appréhension n’est pas intuitive : elle doit être réfléchie à
-partir d’une forme « une » que Kant identifie à la forme de l’entendement.
+d’art ». (Jeff Wall, Ecrits et entretiens, p.29). La critique doit
+passer « par » nous, si nous voulons en devenir les agents. Ce que Kant
+appelle « jugement » dans la Troisième Critique est l’appréciation
+« sentimentale » de cette formation par l’expérience esthétique.
+L’exercice du jugement s’oriente à partir du « jeu des facultés »
+et suppose que ce jeu puisse être appréhendé dans ses accords comme
+dans ses désaccords, comme plaisir ou comme déplaisir. Mais cette
+appréhension n’est pas intuitive : elle doit être réfléchie Ã
+partir d’une forme « une » que Kant identifie à la forme de l’entendement.
Tout -en conservant l’essentiel de cette notion d’expérience esthétique, -la modernité a contesté que cette forme « une » puisse être -donnée a priori. Comme le montre l’histoire de la forme-tableau au -moins depuis Manet, elle a montré et travaillé le caractère historique -et artificiel de cette forme. Mais surtout elle a montré qu’elle -devait être pratiquée pour donner lieu à expérience. La modernité -a ainsi insisté sur la force non seulement formative mais transformatrice -de l’expérience esthétique. Ce qui a donné lieu, du côté de la -production, à l’abandon « du » medium pour l’expérimentation des -media, et, du côté de la réception, à la problématisation de la -forme-musée. C’est ainsi que le jugement s’est élargi jusqu’à +en conservant l’essentiel de cette notion d’expérience esthétique, +la modernité a contesté que cette forme « une » puisse être +donnée a priori. Comme le montre l’histoire de la forme-tableau au +moins depuis Manet, elle a montré et travaillé le caractère historique +et artificiel de cette forme. Mais surtout elle a montré qu’elle +devait être pratiquée pour donner lieu à expérience. La modernité +a ainsi insisté sur la force non seulement formative mais transformatrice +de l’expérience esthétique. Ce qui a donné lieu, du côté de la +production, à l’abandon « du » medium pour l’expérimentation des +media, et, du côté de la réception, à la problématisation de la +forme-musée. C’est ainsi que le jugement s’est élargi jusqu’à inclure la pratique comme une de ses dimensions.
L’articulation
-du jugement et de la pratique est au coeur de l’expérience artistique
-moderne, qu’on la considère du point de vue de la réception ou de
-la production. Elle pourrait être définie par le mot de « justesse »
-qui ajoute aux deux premières, jugement et pratique, la notion fondamentale
-de « balance » ou de critique. La justesse désigne la manière dont
-la transmission artistique de l’expérience peut transformer les données
-esthétiques de cette expérience.
Le
-séminaire à venir partira de ces formulations et reformulations de
-la modernité et les reprendra à la lumière du discours philosophique
-de Michel Foucault et de son analyse de la modernité comme « réflexion
-du présent » telle qu’elle est proposée dans les différentes versions
-de l’essai de 1984 Was ist Aufklärung. Foucault relance dans ce texte
-le projet kantien de modernité critique, à ceci près que le sujet
-de la réflexion n’est pas le sujet de l’entendement et ses capacités
-de schématisation mais ce qu’il appelle les savoirs, c’est-à-dire
-les formules épistémologiques qui en s’effectuant sous la forme
-de techniques opérent, sans l’intervention précisément d’aucun
-jugement, le contrôle des modes d’individuation. Comment dénouer
-le lien fatal entre maîtrise technologique et domination bio-politique ?
-ou encore comment déconnecter la « croissance des capacités et l’intensification
-des relations de pouvoir » ? Telle est la question à laquelle se trouvent
-confrontées les Lumières contemporaines.
Dans
-ce contexte, Michel Foucault réintroduit la fonction du « jugement »
-à partir de l’expérimentation des pouvoirs conférés aux savoirs
-par les techniques. L’expérimentation par exemple des pouvoirs sur
-les corps conférés aux théories sociales occidentales par les techniques
+ce contexte, Michel Foucault réintroduit la fonction du « jugement »
+à partir de l’expérimentation des pouvoirs conférés aux savoirs
+par les techniques. L’expérimentation par exemple des pouvoirs sur
+les corps conférés aux théories sociales occidentales par les techniques
d’administration de la vie et de la mort. Conduite dans un esprit
-de transgression méthodique, cette expérimentation des moyens non
-plus en vue de leurs fins « propres » mais indépendamment de ces fins,
-voire contre elles, « autorise » une réflexion de ces moyens,
-et, avec elle, l’invention de formules épistémologiques neuves.
-Le jugement désigne dans ce contexte la « conduite » de la transgression.
-Pour que la transgression puisse donner lieu à des modes d’individuation
-qui excèdent les « programmes de contrôle » sans pour autant
-sortir du terrain de l’expérimentation partageable, voire universalisable,
--ce en quoi Foucault demeure un Aufklärer- elle doit en effet être
-dirigée. Cette conduite, direction ou pratique relève d’un art du
-jugement ou ethos que Michel Foucault réfère aux techniques de soi
-antiques et chrétiennes. Et tout particulièrement aux arts de la mémoire.
-Le jugement devient dans sa pensée « souci de soi ».
+de transgression méthodique, cette expérimentation des moyens non
+plus en vue de leurs fins « propres » mais indépendamment de ces fins,
+voire contre elles, « autorise » une réflexion de ces moyens,
+et, avec elle, l’invention de formules épistémologiques neuves.
+Le jugement désigne dans ce contexte la « conduite » de la transgression.
+Pour que la transgression puisse donner lieu à des modes d’individuation
+qui excèdent les « programmes de contrôle » sans pour autant
+sortir du terrain de l’expérimentation partageable, voire universalisable,
+-ce en quoi Foucault demeure un Aufklärer- elle doit en effet être
+dirigée. Cette conduite, direction ou pratique relève d’un art du
+jugement ou ethos que Michel Foucault réfère aux techniques de soi
+antiques et chrétiennes. Et tout particulièrement aux arts de la mémoire.
+Le jugement devient dans sa pensée « souci de soi ».
Qu’en
-est-il aujourd’hui de cet art du jugement, autrement dit de la possibilité
-de conduire l’expérimentation des modes de contrôle impliqués par
+est-il aujourd’hui de cet art du jugement, autrement dit de la possibilité
+de conduire l’expérimentation des modes de contrôle impliqués par
les technologies contemporaines dans le sens de la transgression de
-telle manière qu’elle puissent servir de nouvelles formules épistémologiques
-et des modes d’individuation inédits ?
Michel
-Foucault lègue cette question ; il n’y répond pas, s’étant consacré
-à l’articuler dans le contexte de savoirs médiatisés par les techniques
-de production et d’administration du 19ème siècle. C’est
-pourquoi sa théorie a pu être mise au service de la défense des identités
-et récupérée par des épistémologisations à vocation identitaire,
-ce qui n’était assurément pas son propos. Pourtant son intérêt
-pour les arts de la mémoire sur lesquels reposent les techniques de
-soi traditionnelles est de première importance pour la compréhension
-de ce que peut être une pratique transgressive de nos outils.
+Foucault lègue cette question ; il n’y répond pas, s’étant consacré
+à l’articuler dans le contexte de savoirs médiatisés par les techniques
+de production et d’administration du 19ème siècle. C’est
+pourquoi sa théorie a pu être mise au service de la défense des identités
+et récupérée par des épistémologisations à vocation identitaire,
+ce qui n’était assurément pas son propos. Pourtant son intérêt
+pour les arts de la mémoire sur lesquels reposent les techniques de
+soi traditionnelles est de première importance pour la compréhension
+de ce que peut être une pratique transgressive de nos outils.
L’articulation
savoirs/pouvoirs passe aujourd’hui par les technologies de reproduction
-et d’archivage, et le contrôle politique des sociétés s’exerce
-par l’intermédiaire des appareils collectifs de mémorisation.
-Avant de s’exercer sur les individus, les pouvoirs des systèmes de
-programmation s’exercent sur l’information elle-même. La question
-est donc de savoir ce que signifient dans ce contexte nouveau et au-delà
-du pragmatisme ambiant les concepts de réflexion, de transgression,
+et d’archivage, et le contrôle politique des sociétés s’exerce
+par l’intermédiaire des appareils collectifs de mémorisation.
+Avant de s’exercer sur les individus, les pouvoirs des systèmes de
+programmation s’exercent sur l’information elle-même. La question
+est donc de savoir ce que signifient dans ce contexte nouveau et au-delÃ
+du pragmatisme ambiant les concepts de réflexion, de transgression,
de jugement.
La
nouvelle forme de la relation de pouvoir est aujourd’hui l’information.
-Cette information se réfléchit automatiquement en s’archivant. Pour
-que cette réflexion automatique devienne matière à expérimentation
-il est nécessaire que cet archivage émancipe l’information du programme
+Cette information se réfléchit automatiquement en s’archivant. Pour
+que cette réflexion automatique devienne matière à expérimentation
+il est nécessaire que cet archivage émancipe l’information du programme
qui l’a produite et la connecte avec d’autres programmes. C’est
-le modèle rhyzomatique de l’archive conçu par Gilles Deleuze « pour »
-Michel Foucault, modèle actuellement pratiqué par de nombreux artistes.
-Mais à quelle condition cette expérimentation est-elle transgression au
-sens où Foucault l’entend ? A condition qu’elle émancipe l’information
-non seulement de « son » programme, mais de sa fonction de communication
-soluble dans l’opération de sa transmission, et que sa réflexion
-ne soit pas simplement formelle mais réelle : qu’elle produise non
-seulement de la connectivité mais de l’individuation. L’information
-est réfléchie sur un mode pratique dès lors qu’elle est lue. Lue,
-interprétée, documentée. L’opération du jugement intervient ici
-avec l’intervention de la lecture, partie intégrante des techniques
-de soi et des arts de la mémoire.
Nous
pourrons alors faire retour vers l’art contemporain, pour envisager
-les modes de lecture, de réinscription et d’archivage qu’il met
-en oeuvre comme autant d’actualisations de la réflexion de Michel
-Foucault. On s’intéressera dans cette perspective à l’oeuvre de
-Chris Marker, de Pierre Huyghe et de Tatiana Trouvé. Il s’agira au
-cours de cette étape de proposer des représentations du jugement aujourd’hui
-tel qu’il s’exerce dans la production/réception artistique de manière
-à pouvoir élargir ce concept de « lecture ». »
+les modes de lecture, de réinscription et d’archivage qu’il met
+en oeuvre comme autant d’actualisations de la réflexion de Michel
+Foucault. On s’intéressera dans cette perspective à l’oeuvre de
+Chris Marker, de Pierre Huyghe et de Tatiana Trouvé. Il s’agira au
+cours de cette étape de proposer des représentations du jugement aujourd’hui
+tel qu’il s’exerce dans la production/réception artistique de manière
+à pouvoir élargir ce concept de « lecture ». »
- Résumé : -Ce séminaire se tient sous la forme d'un atelier à la fois théorique et pratique qui associe des professionnels de la critique cinématographique -et les ingénieurs de l'IRI pour concevoir, prototyper et développer le logiciel Lignes de temps, qui permet de réaliser des regards signés, cest à dire des appareils critiques (outils d'annotation, d'écriture, de publication) aussi -bien que doutiller des cercles damateurs| ; Lignes de temps sert alors de collecticiel pour la formation de jugements critiques sur un film. Latelier-séminaire a pour but de -définir des fonctionnalités du logiciel correspondant aux besoins des critiques professionnels aussi bien que des amateurs de cinéma, et par là de favoriser l'émergence de -nouvelles pratiques culturelles autour du cinéma. En 2006, ce séminaire se focalisera principalement - mais pas exclusivement - sur l'exposition Erice - Kiarostami : + Résumé : +Ce séminaire se tient sous la forme d'un atelier à la fois théorique et pratique qui associe des professionnels de la critique cinématographique +et les ingénieurs de l'IRI pour concevoir, prototyper et développer le logiciel Lignes de temps, qui permet de réaliser des regards signés, cest à dire des appareils critiques (outils d'annotation, d'écriture, de publication) aussi +bien que doutiller des cercles damateurs| ; Lignes de temps sert alors de collecticiel pour la formation de jugements critiques sur un film. Latelier-séminaire a pour but de +définir des fonctionnalités du logiciel correspondant aux besoins des critiques professionnels aussi bien que des amateurs de cinéma, et par là de favoriser l'émergence de +nouvelles pratiques culturelles autour du cinéma. En 2006, ce séminaire se focalisera principalement - mais pas exclusivement - sur l'exposition Erice - Kiarostami : Correspondances.